L’association Les Chemins verts de l’emploi a organisé une matinée sur l’exploitation de Patrick Jouy pour promouvoir l’emploi agricole auprès de ses salariés en réinsertion.
Pour Patrick Jouy, la matinée de ce jeudi 21 avril sortait quelque peu de l’ordinaire. Le fraisiculteur de Sainte-Livrade a en effet joué le guide auprès d’une quinzaine de personnes convoyées sur le site par l’association Les Chemins verts de l’emploi. Cette structure, émanation de la Mutuelle sociale agricole (MSA), se charge de former et salarier « ceux qui sont en rupture avec le monde du travail, explique Olivier Raujol, responsable au sein de l’association. On accompagne ainsi 40 personnes par an. Et 50% d’entre elles retrouvent un emploi pérenne, soit au moins un CDD de plus de six mois.
Durant deux heures, le petit groupe a arpenté huit hectares de serres modernes, découvrant ainsi un métier de plus en plus technique, expliqué de A à Z par le patron des lieux. « Nous ne sommes pas là par hasard, ajoutait Olivier Raujol. L’agriculture, c’est un secteur qui recrute. Et Patrick Jouy est un administrateur de la MSA et surtout un passionné. C’est lui qui a eu l’idée de promouvoir ainsi l’emploi agricole ». Ainsi, c’est la seconde fois que des salariés des Chemins verts de l’emploi viennent au cœur de l’exploitation livradaise.
Une découverte Au fil des allées de fraises hors sol, les questions ont fusé concernant les conditions de travail et les horaires «« matinaux, puisque ici, les employés s’arrêtent en début d’après-midi, souligne Patrick Jouy. Je leur montre également tout le process particulier appliqué sur la fraise hors sol, les gestes à faire, et pas seulement lors de la récolte… »), soulignant qu’il faut en moyenne une année pour former un ouvrier agricole. L’agriculteur a raconté également l’histoire de sa ferme de haute technologie et détaillé avec le groupe chaque poste de travail. À la tête d’une entreprise qui emploie 9o salariés, Patrick Jouy ne cherche pas ainsi de nouveaux profils à embaucher, car l’homme, qui reçoit des appels de partout dans le monde pour venir travailler, a peu de problèmes de recrutement… « Pour autant, je ne trouve personne en France. En participant à ce type d’initiative, je veux démystifier le travail agricole. Le groupe vient pendant que mes ouvriers travaillent, il peut poser des questions sans souci. Je veux simplement faire connaître ce que l’on fait au quotidien, ce que l’on produit et comment on le produit. »
« C’est une véritable découverte pour les personnes présentes, qui, pour la plupart n’ont jamais été saisonniers. Cette visite fait partie du volet formation que nous leur apportons », souligne Olivier Raujol de Chemins verts. L’association a ainsi l’intention de renouveler l’expérience et même de la développer sur l’ensemble du territoire lot-et garonnais : »Nous travaillons déjà étroitement avec les Caves de Buzet, autour de la vigne. Nous sommes en quête d’un arboriculteur, plutôt dans le Marmandais. Et ainsi nous couvrirons trois filière demandeuses de main-d’œuvre sur les trois secteurs agricoles du Lot-et-Garonne. «